Traviata et nous
Philippe Béziat
1h52, France, 2012
Avec Natalie Dessay, Jean-François Sivadier, Louis Langrée
Le cinéma entretient nécessairement des liens étroits avec les autres arts vivants mais il a aussi ce pouvoir de nous ouvrir les portes de la création, de nous rendre accessible toutes les dimensions de ce travail si singulier qui peut produire une métamorphose merveilleuse. Il ne s’agit pas de capter une représentation en direct, ni de réaliser un documentaire sur les coulisses d’un opéra. Ce que nous voyons à l’œuvre et à l’écran est la rencontre entre le regard d’un cinéaste et la mise en scène de l’œuvre qu’il va filmer avec la progressive transformation de ses interprètes. Traviata et nous est tout simplement un grand film de cinéma parce qu’il est lui-même empreint du mystère qu’il nous révèle.
Printemps 2011, Natalie Dessay répète La Traviata à Aix-en-Provence dans la mise en scène de Jean-François Sivadier, sous la direction de Louis Langrée. Pendant deux mois, une équipe de cinéma a suivi leur travail au plus près, des techniciens en coulisse aux spectateurs du Théâtre de l’Archevêché. Comment devient-on La Traviata? Comment l’histoire renaît-elle sur un plateau du théâtre? Comment l’émo- tion surgit de la baguette du chef, entre les rangs de l’orchestre et du chœur? Chacun d’entre nous a un jour rendez-vous avec cette femme, cette œuvre: Traviata.
Ce film est à l’opéra ce que Le Mystère Picasso est à la peinture. On salue le travail, le grand travail réalisé. S’il y a un art qui semble avoir été inventé pour enregistrer les
reliques de l’acte créa- tif, c’est indéniablement le cinéma.
J. R., l’Humanite
samedi 12 janvier à 14h
lundi 14 janvier à 21h