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Cinéma - Scène Nationale de Besançon

Nov : Zoom: Japon

Trois films récents, trois regards croisés sur le Japon contemporain. Les liens familiaux et le monde de l’enfance sont au cœur des films de Kore-Eda (Nobody knows, Still Walking) qui confirme avec I Wish la grâce et l’infinie délicatesse de son style. Aux antipodes, le cinéma inspiré de Sono Sion que l’on découvre enfin en France s’inscrit dans la pure tradition d’un cinéma de genre particulièrement fertile au Japon depuis les années 70. Cruel, dérangeant, référencé et très abouti, il pose un regard impitoyable sur une certaine hypocrisie à l’œuvre dans la société japonaise. La révélation pourrait bien venir du jeune Katsuya Tomita dont le long métrage (près de trois heures) tourné en toute indépendance grâce aux dons de ses amis et en dehors de son temps de travail d’ouvrier nous parle d’un Japon qu’on ne connaît pas, celui des communautés immigrées victimes de la crise. Thaïlandais, Coréens, Japonais nés au Brésil, se partagent des emplois précaires et peinent à trouver leur place. Ce cinéma-là, contestataire et libre, est rare et précieux.

 

 

Iwish

 

I Wish (Nos voeux secrets)

Kore-Eda Hirokazu - 2h10, Japon, 2012

avec Koji Maeda, Oshiro Maeda, Jô Odagiri

 

Au Japon, sur l’île de Kyushu, deux frères sont séparés après le divorce de leurs parents. L’aîné, Koichi, âgé de 12 ans, part vivre avec sa mère chez ses grands- parents au sud de l’île, tout près de l’inquiétant volcan Sakurajima. Son petit frère, Ryunosuke, est resté avec son père, guitariste rock, au nord de l’île. Koichi souhaite par-dessus tout que sa famille soit à nouveau réunie.

 

Hirokazu Kore-Eda est un subtil portraitiste de l’enfance. Il en connaît tous les secrets, tous les parfums, des plus légers aux plus graves, des plus doux aux plus joyeux. Le grand cinéaste japonais s’était déjà attardé dans cet univers avec Nobody Knows (2004) pour en tirer une tragédie poignante, celle de quatre gamins abandonnés par leur mère et livrés à eux-mêmes. I Wish est, à l’inverse, une chronique enfantine lumineuse et solaire. L’histoire de deux frères séparés par le divorce de leurs parents. Avec ce huitième long métrage, Kore-Eda a accompli un petit miracle, plein de vie et de grâce.

 

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saudade

 

Saudade

Katsuya Tomita - 2h47, Japon, 2012

avec Tsuyoshi Takano, Hitoshi Ito, Dengaryu

 

Takeru chante sa rébellion dans un groupe de hip-hop qui partage bientôt les scènes locales avec les nippo-brésiliens danseurs de capoeira. Seiji, qui n’a connu que les chantiers, se sent enfin «chez lui» lorsqu’il rencontre une Thaïlandaise; Hosaka revient de plusieurs années en Thaïlande...

 

Les relations sont tendues entre Japonais et immigrés, ce que montre avec précision chacun de leurs parcours. Le nationalisme de certains jeunes, la toxicomanie d’autres sont des contre-coups du désastre social. cette fiction d’une liberté de ton électrisante sonde une identité nationale en miettes.

Charlotte Garson, pour le Festival Les Trois Continents à Nantes

 

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gulty of ramance

 

Guilty of Romance (Chaque femme a des désirs secrets)

Sono Sion - 1h52, Japon, 2012

Miki Mizuno, Makoto Togashi, Megumi Kagurazaka - interdit -16 ans

 

Mariée à un écrivain célèbre et maniaque, Izumi s’ennuie chez elle. Bientôt elle découvre le plaisir de s’exhiber et le pouvoir qu’elle peut en tirer. De fil en aiguille, elle est initiée à la prostitution par une prof de littérature au passé trouble.

 

C’est le 22e film du réalisateur mais le premier à sortir au cinéma en France. Formé au genre du roman-porno (qui fit le succès de la Nikkatsu aujourd’hui centenaire et productrice ici encore), genre érotique qui forma les grands noms du cinéma nippon dont Hideo Nakata, il en a conservé la crudité, tout en injectant ici, une forte dose de critique contre

la société japonaise et ses soumissions sociales. Mêlant les images en trompe l’œil du Giallo de Dario Argento à Belle de jour de Luis Bunuel, Guilty of romance devrait enfin faire découvrir le cinéma de Sono Sion au plus grand nombre.

Yann Lebecque, L’Écran Fantastique

 

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Quelques extraits

 

I Wish

 


Saudade

 


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